SON P'TIT SURNOM: divers. bien sûr, divers n'est pas l'un de mes surnoms, non. tout ce que je veux dire, c'est que des tonnes de personnes m'ont donné des sobriquets différents et variés et ce, de toutes sortes dont les origines sont hétéroclites. hélas, bien souvent, c'est avant tout pour juger de mon comportement, ce qui a le don de m'agacer aujourd'hui. mais plutôt que de les reprendre, je préfère laisser couler, les ignorer. SON ÂGE: vingt-cinq ans. jeune adulte. grand enfant. tout est bon pour me qualifier. si physiquement parlant, on pourrait dire que je me rapproche de la trentaine, mon visage semble éternellement garder une expression enfantine. surtout lorsque je souris. et dans ma tête, c'est la même chose. j'agis bien souvent comme un môme insouciant. je ne veux tout simplement pas grandir. sa ville de naissance: londres. je viens de loin. là-bas, il fait froid. là-bas, il pleut et le milieu est plus petit qu'ici. néanmoins, il fait bon d'y vivre... d'ailleurs, je n'hésite pas de temps en temps à afficher fièrement mes origines. les irlandais se sont dit qu'ils pouvaient investir le pays américain, alors pourquoi pas les anglais ? j'ai beau avoir vécu pendant plusieurs années ici, je n'ai toujours pas oublié mes racines... néanmoins, je ne sais si un jour je reviendrais chez moi. SON ORIENTATION SEXUELLE: incertain. oui. c'est de cette manière que je considère mon orientation sexuelle. mais je dois dire que je trouve les garçons aussi mignons que les filles. je devrais donc me dire bisexuel, mais est-ce réellement approprié puisque je n'ai même pas fait l'expérience ? je ne pense pas. ni même pansexuel d'ailleurs. j'avoue que je suis assez perdu. je n'aime pas vraiment me prononcer là-dessus. essayez seulement de venir vers moi et de tenter de me séduire. peut-être aurais-je tendance à fuir ou, au contraire, à rester figé sur place. SON STATUT CIVIL: célibataire. ais-je seulement déjà eu une relation dans ma vie ? non. hélas, non. j'ai vu ma famille se faire décimer et aimer quelqu'un, c'est également risquer de le perdre aussi. je n'arrive déjà toujours pas à faire un trait sur le passé, je me vois alors mal engager une relation avec une quelconque personne au risque de me faire d'avantage du mal. c'est inutile, ça ne sert à rien. SA NATIONALITÉ: anglaise. d'après tout ce que j'ai pu dire plus haut, vous devez vous en douter maintenant... et puis, je pense que je suis aisément identifiable. tout d'abord grâce à mon accent que j'ai gardé malgré le temps que j'ai pu passer en amérique. et puis vient ensuite mes habitudes, les mots qui peuvent de temps en temps différer entre la langue américaine et anglaise. enfin bref, vous l'aurez compris. SA PROFESSION: artiste. et oui, depuis toujours, je créais. qu'est-ce que je construis ? est-ce que je peins ? est-ce que j'ai tendance à faire des choses en relief ? la réalité, c'est que je suis du genre touche à tout. tant que cela me permet de m'exprimer, qu'importe le moyen que j'utiliserais tant qu'il aura une signification à mes yeux. après, si mes oeuvres ont une signification pour mon public, cela est une autre histoire... à vrai dire, les gens comme moi, on a tendance à les traiter comme des fous, des extravagants et cela est pire maintenant que je ne cesse de crier que je crois aux extraterrestres et qu'ils sont la cause de la disparition de mes vieux. aussi, la recherche de ces petits hommes verts est une occupation qui meuble la plupart de mon temps libre.

créatif □ curieux □ extraverti  □ effronté □ intelligent □ extravagant □ vif □ têtu.
      i. peur. les aiguilles. et oui, à chaque fois que je dois faire un vaccin ou une piqûre, c'est toujours la panique. pire encore que chez le dentiste ! - sauf si bien sûr il doit m'endormir une dent -. voilà pourquoi, il m'arrive de temps en temps à m'inquiéter sur ma santé mentale ou du moins, sur les sujets qui courent à propos de ma personne. imaginez un peu que l'on m'enferme et que l'on m'oblige à prendre des médicaments en les injectant directement dans mon organisme ? je crois que je deviendrais une furie, je tenterais de me débattre afin de fuir cette piqûre inutile... c'est d'ailleurs pour cela que je me soigne en prenant rendez-vous avec divers psychanalystes et psychologues... afin de montrer au monde que je ne suis pas dangereux parce que je tente de me soigner. ou en tout cas, si je ne suis pas malade, au moins de les rassurer un maximum. ii. rêve. la célébrité. je pense que cela doit être le désir de tout artistes qui se respectent. c'est qu'il est dur de vivre en tant que simple créateur. si je ne suis pas dans une situation délicate tant que je bosse, il m'arrive de temps en temps de faire face à la crise et d'essayer de régler mes fins de mois en faisant des petits boulots ici et là sans pour autant que ça m'aide réellement. mais le comble de tout, j'aimerais réellement que l'on me voit comme un véritable artiste et que beaucoup devinent ma sensibilité à travers mes œuvres. pourquoi beaucoup le mérite en faisant n'importe quoi tandis que moi je n'aurais le droit à rien ? c'est scandaleux ! heureusement qu'un groupuscule de gens savent de quoi je traite à travers mes créations. iii. rumeur. le malade mental. voilà ce que pensent mes proches. voilà ce que pensent mes voisins. voilà ce que pensent le reste du monde. comment je devrais vivre cela ? j'avoue que j'ai beaucoup de mal à voir ce qui se traduit dans le regard de ces personnes. je ne sais pas vraiment qui a réellement confiance en ma personne et qui ne l'a pas. je préfère ignorer toutes ces bêtises continuant à suivre mon instinct et vivre tout simplement. mais à force d'entendre de telles paroles à mon égard, je commence peu à peu à y croire. et si tout le monde disait vrai ? et si j'étais réellement fou ? c'est que je reste un oiseau rare. est-ce bien ou non ? je ne sais guère. l'enlèvement par les extraterrestres pourrait être véritable. beaucoup en témoignent... hélas, ce ne sont que des paroles, ça ne prouve rien... mais ce sont mes yeux cette fois-ci qui les ont vu. ils sont là, ils existent. je ne suis pas fou. je ne veux pas être fou. iv. secret. l'enfance. nos souvenirs de môme, on finit par les oublier. c'est donc également mon cas... si une partie de mon histoire pour les autres reste secrète, elle l'est autant pour moi dont la cervelle innocente a préféré balayer ces souvenirs douteux loin de mon petit crâne infantile. en effet, durant mon enfance, je vivais dans une famille qui différait de celle que j'ai perdu. ils étaient mes véritables parents mais ne s'occupaient pas de moi... jusqu'à accepter de me vendre à un homme, un prédateur qui eut le temps de me faire du mal avant de se faire arrêter. tout ce qui s'est passé, je ne m'en souviens donc plus. et heureusement d'ailleurs. mais qu'est-ce qui se passera lorsque j'aurais retrouvé la mémoire, si je la retrouve ? je n'en sais rien. v. n'aime pas. le toucher de cheveux. je n'ai jamais aimé ces gens qui adorent vous frictionner les cheveux alors que vous avez passé deux heures, ce matin même à vous faire beau. oui. telle une princesse, je ne peux m'empêcher de me regarder devant une glace afin de m'occuper de mon physique et m'assurer que je suis sortable pour la journée. s'il y a donc une chose que je n'apprécie pas, c'est que l'on touche donc à mes cheveux. quelques rares privilégiés peuvent se le permettre, mais bien souvent, j'interdis de le faire. et gare à ceux qui tenteraient de détourner cette règle. vi. aime. la boisson chaude. dès que je le peux, je bois. je bois pour passer du bon temps. afin de me détendre. de tout oublier après une dure journée. lorsque c'est l'heure du thé aussi, tout simplement. bref, j'aime ça et je ne peux m'en passer. et c'est encore mieux lorsque c'est accompagné de gâteaux ou de chocolats. si vous m'invitez d'ailleurs pour que je puisse partager un petit bout, je n'hésiterais pas à sauter sur l'occasion pour venir croquer et partager un petit instant de discussion... on pourrait dire que je suis gourmand et c'est vrai, je ne m'en cache pas. néanmoins, j'ai cette chance de ne pas grossir malgré tout ce que je peux dévorer. vii. passion. le mannequinat. il est vrai, il ce peut à ce que j'ai un égo presque surdimensionné, n'hésitant pas à poser de temps en temps lorsque les photographes ont besoin d'un modèle. mais il faut dire que même si j'aime la mode, je reste une personne ayant une expérience plutôt misérable à ce niveau. beaucoup de personnes issues de ce milieux ne cessent d'ailleurs de me reprocher la faute de goût dans le choix de mes vêtements. mais après, je me dis que ça reste une passion, je ne vais pas changer pour les autres, qu'importent ce qu'ils me diront de mon physique ou même de ma garde-robe. néanmoins, je me dis que si une agence me proposait une place en tant que modèle, alors il est clair que je ne dirais pas non. viii. haine. la critique. on me juge sur tout en tant qu'artiste. sur mon comportement. mes choix dans ma vie. mes tableaux. mon allure. ma vie privée entrant direct en contact avec mes créations. parfois donc, je laisse aller, préférant me dire que l'ignorance est mère de vertu. mais des fois, c'est impossible pour moi de me contrôler. surtout après une journée difficile. je peux littéralement changer de comportement. rester calme avant de me jeter sur la personne qui m'a ennuyé afin de lui faire du mal. oui, je suis imprévisible. mais au moins, ça a le don de calmer les ardeurs de chacun. ix. particularité. un qi dépassant la moyenne. qu'est-ce que l'on devrait en tirer...? que je suis plus intelligent que les autres ? plus habile ? j'avoue que je n'ai pas eus la sensation que cela me rendait bien meilleur par rapport aux autres élèves de ma classe par exemple, bien au contraire, j'avais le sentiment plutôt que cela m'entravait dans la voie de la réussite. et puis, il était dur de se faire des amis avec tout ces enfants jaloux. x. capacité. le chant. à part l'art plastique, il m'arrive en effet à m'intéresser à bien d'autres domaines dont le chant. c'est donc de manière innée que j'arrive à chanter d'une douce et agréable voix. mais ça, peu de personnes le savent parce que je n'aime pas vraiment chanter en publique. étonnant pour un artiste qui s'expose déjà plus ou moins au travers de ses œuvres... néanmoins, je trouve que le chant est bien plus directe. c'est notre personne qui se trouve sur la scène, et non par un autre biais plus évasif.

Que commandes-tu habituellement dans un bar ? habituellement ? franchement ça dépend de la situation, de l'heure, de la journée. bien souvent, je prends un café pour me réveiller lorsque c'est le matin et la plupart du temps, je prends une boisson alcoolisée. bien forte. le genre d'alcool qui vous brûle la gorge comme si vous étiez un dragon prêt à cracher des flammes. mais j'avoue, j'ai beaucoup de mal à tenir l'alcool. des fois, il m'arrive donc de terminer assez mal. Viens-tu souvent dans le pub de la ville ? souvent, je ne dirais pas ça. je ne pense pas forcément à y passer quotidiennement pour y retrouver des habitués. mais lorsque j'ai envie de boire un petit coup, oui, il m'arrive d'y aller, sinon de tourner autour de ce bar. rare sont les gens qui m'apprécient ici. je ne suis qu'un horrible trublion doublé par la folie. si certains font semblant de m'apprécier, les autres n'hésitent pas à dire ce qu'ils ont sur le cœur et ça, ça me fait vraiment beaucoup de mal. Quel est ton meilleur et pire souvenir au O'Malley ? le meilleur souvenir que j'ai eu au o'malley, c'était lorsque je suis venu, un matin, pour prendre mon café. j'étais à moitié somnolent, reposé. je n'avais envie que d'une chose : redormir. et c'est ce que j'ai fais dans un coin du bar. on m'a laissé tranquille, comme comprenant ma situation. par la suite, lorsque je me suis réveillé, on m'a même resservis un café gratuitement, c'était pour la maison, afin de me requinquer. néanmoins, le pire souvenir que j'ai pu avoir, c'est lorsqu'un journaliste du coin m'avait abordé pour un pseudo-interview. il a cherché à me rabaisser plus qu'autre chose. imbibé d'alcool, je l'ai saisi et je l'ai tabassé jusqu'à ce qu'il ait du mal à se relever. j'ai bien évidemment regretté mon geste, c'était la première fois que j'étais parti aussi loin, ne mâchant pas mes coups malgré mon allure de jeune nymphe gracile et délicate... mais il avait cherché l'embrouille aussi.

       

‹ because no good story ever started with a salad. ~

Je suis assis face à un bureau. Sur ce bureau se trouve un dossier. Et sur ce dossier, un homme s'y penche. Derrière lui, il y a un cadre piégeant des insectes crucifiés. Mon regard revient directement sur l'individu alors qu'il prend la parole d'une voix posée. « - Recommençons depuis le début. » le début. où est-ce que j'en étais déjà. je ne sais plus. ma vie est si longue. je ne peux pas tout retenir. je ne me rappelle plus de ce qui s'est passé lorsque je n'étais qu'un jeune et petit garçon. je me rappelle des cours. je me rappelle de l'école, oui. Mais pas avant. Et encore. Est-ce que je me souviens de mes amis d'enfance ? En avais-je seulement ? L'homme remarque que mon regard est perdu, mon visage est figé dans une grimace de confusion, aussi il reprend. « - Parle-moi au moins de l'essentiel. Parle-moi de l'enlèvement. » Je relève la tête et le juge du regard. Son ton semble neutre. Je ne saurais dire s'il me croit ou non. J'aimerais lui demander, le questionner sur la vérité, s'il a des réponses à ce que j'ai vu... Mais comme d'habitude, il me dirait qu'il est là pour m'aider, à me répondre pourquoi j'ai eus cette vision plutôt que d'accepter la vérité. Qu'ils sont sans doute soit morts, soit disparus. Allez savoir quoi exactement, les policiers ont enquêté et ils n'ont rien trouvé et puis ils ont abandonné.

hésitant, je n'ose d'abord pas lui répondre. comme d'habitude, je mets un temps fou pour lui rétorquer pour finalement lui déballer mon paquet, mais là, c'est différent. je lui ai déjà dis exactement comment cela s'est passé. s'il demande répétition, ce n'est pas pour rien. il veut savoir si les médicaments qu'il m'a donné ont fait effet, si l'évolution de mon état a avancé ou non et s'il devra prendre des moyens encore plus durs, plus stricts pour que je commence à aller mieux. mais quand verrais-je la lumière ? quand est-ce je serais assuré d'une potentielle amélioration ? la tête basse, je daigne quand même à lui expliquer. « - Il fait nuit noire... Et puis il y a de la lumière... Du rouge. du vert. du bleu. du jaune. du violet. du blanc... Ça se passe au-dessus de notre tête... Et puis ça se rapproche... Mes parents disparaissent... Et un bruit... Un bruit... ». Je reste vague. Je ne prononce rien de plus, me laissant aller dans un nouveau silence pesant. Il me regarde quelques instants avant de se pencher pour griffonner quelque chose pour venir se concentrer de nouveau sur ma personne. Mes prunelles, elles, tentent de lire à l'envers ce qu'il vient d'écrire, mais sans succès. D'ailleurs, il s'empresse de mettre de la distance entre moi et le dossier pour ensuite reprendre la parole. « - Il semble y avoir des progrès. » D'un côté, ses dires me soulagent et en même temps, je ne suis pas convaincu. Qui sait, il compte peut-être me piéger, me rassurer afin de juger de ma réaction. Je lui souris tout simplement.

J'attends alors patiemment une autre réplique de sa part mais au final, il ne rajoute rien et m'annonce que la séance touche bientôt à sa fin. Je suis tellement déçu. J'espérais que cette séance puisse nous permettre de travailler d'avantage sur ma situation, mais non. J'ai l'impression que je perdais mon temps. Que cet homme était inutile. Qu'il cherchait surtout à se faire toujours plus d'argent sur mon dos et rien de plus... Ou même peut-être que je ne suis tout simplement pas fou et que c'était le reste de la population qui était folle. Oui, nous vivons dans un monde malade. Un monde qui ne veut pas accepter la vérité par crainte d'être effrayée. Ils sont parmi nous.